Dans mon immeuble en béton et chauffé au gaz, je mange du panda
On peut voir dans les rues de Paris et entendre à la radio la nouvelle réclame de Gaz de France. Visuellement, les affiches représentent une intersection de deux cercles : "économies" et "confort" respectivement. L'intersection s'appelle "gaz naturel". Soit. Le message radiodiffusé est malheureusement plus complet : "le gaz naturel est l'énergie domestique la plus confortable, mais c'est aussi la plus respectueuse de l'environnement". Ou quelque chose dans ce goût-là. Pourtant, le gaz naturel est une énergie "fossile", et, à ce titre, son utilisation consomme en quelques années les tonnes de carbone qui ont mis des millions d'années pour se fixer dans les sédiments, et rejette du CO2, important gaz à effet de serre. GDF n'hésite pas à la qualifier de "durable".
C'est vrai, le gaz naturel ne fait pas de gros panaches noirs, ne tue pas (tout de suite) les poissons dans les rivières, mais le CO2 pollue, invisible, et de la pire des façons : lentement. On finira par s'habituer à des changements à peine perceptible pendant notre vie (et encore), de sorte qu'on fuira toujours en avant (voir un article récent sur les "références glissantes" dans La Recherche). Il reste un espoir, c'est que les réserves d'hydrocarbures se tarissent très vite. En attendant, pétrole, charbon et gaz polluent, c'est un fait.
Dans le même style, on pouvait entendre il y a un an ou deux à la radio une publicité vantant les mérites du béton, "matériau de construction le plus respectueux de l'environnement". Pourtant, à l'échelle mondiale, l'industrie du béton est responsable de 5% des émissions de CO2, que j'ai déjà posée comme une des plus graves pollutions de la planète, et ça n'engage que moi. La demande énergétique de sa fabrication et la nature du procédé lui-même l'expliquent clairement : pour faire du ciment, on fabrique de la chaux (CaO) à partir de calcaire (CaCO3) par calcination. Faites le bilan vous-même : une molécule de chaux fabriquée équivaut à une molécule de CO2 rejetée dans l'atmosphère. Après, il faut bien sûr transporter le béton tout neuf, etc. Le coût des différentes étapes figure dans le graphe ci-dessous.
En un mot, je m'insurge et il faudrait des lois contre ce genre de publicité mensongère, voire criminelle (je ne vous aime pas et vous êtes laids.), bien plus que la consommation de panda (qui se fait rare, mais pas la consommation de baleine). Quelle ignoble personne ferait la promotion de la viande de panda? Manifestement, les différents fronts écologiques n'ont pas encore la même audience.
Vous me direz que les publicités reposent sur la comparaison entre les différentes solutions, et que je raisonne en pollution absolue. Sans doute, mais il existe des solutions moins graves vis à vis de l'effet de serre, comme le chauffage à l'électricité (nucléaire ou solaire) et la construction en bois, par exemple. Si un lecteur possède des données sur les coûts environnementaux de ces solutions, qu'il soit assez gentil pour m'épargner une longue recherche.
C'est vrai, le gaz naturel ne fait pas de gros panaches noirs, ne tue pas (tout de suite) les poissons dans les rivières, mais le CO2 pollue, invisible, et de la pire des façons : lentement. On finira par s'habituer à des changements à peine perceptible pendant notre vie (et encore), de sorte qu'on fuira toujours en avant (voir un article récent sur les "références glissantes" dans La Recherche). Il reste un espoir, c'est que les réserves d'hydrocarbures se tarissent très vite. En attendant, pétrole, charbon et gaz polluent, c'est un fait.
Dans le même style, on pouvait entendre il y a un an ou deux à la radio une publicité vantant les mérites du béton, "matériau de construction le plus respectueux de l'environnement". Pourtant, à l'échelle mondiale, l'industrie du béton est responsable de 5% des émissions de CO2, que j'ai déjà posée comme une des plus graves pollutions de la planète, et ça n'engage que moi. La demande énergétique de sa fabrication et la nature du procédé lui-même l'expliquent clairement : pour faire du ciment, on fabrique de la chaux (CaO) à partir de calcaire (CaCO3) par calcination. Faites le bilan vous-même : une molécule de chaux fabriquée équivaut à une molécule de CO2 rejetée dans l'atmosphère. Après, il faut bien sûr transporter le béton tout neuf, etc. Le coût des différentes étapes figure dans le graphe ci-dessous.
En un mot, je m'insurge et il faudrait des lois contre ce genre de publicité mensongère, voire criminelle (je ne vous aime pas et vous êtes laids.), bien plus que la consommation de panda (qui se fait rare, mais pas la consommation de baleine). Quelle ignoble personne ferait la promotion de la viande de panda? Manifestement, les différents fronts écologiques n'ont pas encore la même audience.
Vous me direz que les publicités reposent sur la comparaison entre les différentes solutions, et que je raisonne en pollution absolue. Sans doute, mais il existe des solutions moins graves vis à vis de l'effet de serre, comme le chauffage à l'électricité (nucléaire ou solaire) et la construction en bois, par exemple. Si un lecteur possède des données sur les coûts environnementaux de ces solutions, qu'il soit assez gentil pour m'épargner une longue recherche.

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