Papillon (et papillonne) de lumière
On peut admirer au muséum d'histoire naturelle de Londres un bien étrage papillon. Originaire de Thaïlande, ce représentant de l'espèce Antheraea frithi est tout à fait extraordinaire : il est hermaphrodite, à la fois mâle et femelle. Vous m'objecteriez avec raison que les hermaphrodites ne sont pas rares chez nos petits cousins les invertébrés (tels l'escargot), il me faut donc préciser que normalement, cette espèce n'est pas hermaphrodite. Cet individu en particulier est divisé en deux moitiés, droite et gauche, mâle et femelle! On qualifie donc de "gynandromorphie" ce caractère qu'il doit probablement à une anomalie lors de la première division de la cellule oeuf, et non à un usage mixte du sort "pout-pout papillon".

Mes quelques remarques inspirées par cette curiosité :
-allez voir ce papillon, je doute qu'il ait une très longue espérance de vie.
-il n'y a pas de féminin de "papillon", j'ai commis un immonde barbarisme.
-les grecs anciens auraient adoré cette bête.
-voilà le moyen mnémotechnique ultime pour vous rappeler que la première division de l'embryon se produit suivant le plan qui sépare la droite de la gauche (et non le bas du haut, ou le ventre du dos), au moins chez le papillon.
-c'est une situation propice aux jeux de mots ("voià un papillon qui n'a pas à aller très loin pour trouver sa moitié!")
Je doutais qu'on puisse un jour observer la même séparation gauche-droite chez l'homme, je me suis donc renseigné sur le système de détermination du sexe chez les lépidoptères (il y a des matins comme ça...). Il semble que dans la famille des Saturnidés, les femelles aient une paire de chromosomes sexuels de type WZ, et les mâles ZZ. Paradoxalement, on peut à la fois dire que c'est l'inverse du système à l'oeuvre chez l'homme (XX et XY), mais que ce n'est pas formellement différent dans le cas qui nous intéresse. En revanche, chez les lépidoptères, le système originel de détermination du sexe, Z pour les femelles et ZZ pour les mâles, s'est largement diversifié, de recombinaisons entre chromsomes dispersant les gènes "féminisant" sur des chromosomes sexuels (aboutissant au système WZ/ZZ) ou non sexuels... J'imagine donc que la cellule oeuf de cet individu était WZ à l'origine, et qu'elle s'est divisée en deux cellules filles, de type WZ et Z. Une telle anomalie, probablement fatale chez un mammifère, correspond à un passé évolutif pas si lointain pour un lépidoptère. Le système a peut-être conservé une certaine souplesse, qui aurait autorisé le développement d'une moitié de femelle à partir d'un seul chromosome Z au lieu de deux. J'attends l'autopsie avec impatience.
(vu dans Science)

Mes quelques remarques inspirées par cette curiosité :
-allez voir ce papillon, je doute qu'il ait une très longue espérance de vie.
-il n'y a pas de féminin de "papillon", j'ai commis un immonde barbarisme.
-les grecs anciens auraient adoré cette bête.
-voilà le moyen mnémotechnique ultime pour vous rappeler que la première division de l'embryon se produit suivant le plan qui sépare la droite de la gauche (et non le bas du haut, ou le ventre du dos), au moins chez le papillon.
-c'est une situation propice aux jeux de mots ("voià un papillon qui n'a pas à aller très loin pour trouver sa moitié!")
Je doutais qu'on puisse un jour observer la même séparation gauche-droite chez l'homme, je me suis donc renseigné sur le système de détermination du sexe chez les lépidoptères (il y a des matins comme ça...). Il semble que dans la famille des Saturnidés, les femelles aient une paire de chromosomes sexuels de type WZ, et les mâles ZZ. Paradoxalement, on peut à la fois dire que c'est l'inverse du système à l'oeuvre chez l'homme (XX et XY), mais que ce n'est pas formellement différent dans le cas qui nous intéresse. En revanche, chez les lépidoptères, le système originel de détermination du sexe, Z pour les femelles et ZZ pour les mâles, s'est largement diversifié, de recombinaisons entre chromsomes dispersant les gènes "féminisant" sur des chromosomes sexuels (aboutissant au système WZ/ZZ) ou non sexuels... J'imagine donc que la cellule oeuf de cet individu était WZ à l'origine, et qu'elle s'est divisée en deux cellules filles, de type WZ et Z. Une telle anomalie, probablement fatale chez un mammifère, correspond à un passé évolutif pas si lointain pour un lépidoptère. Le système a peut-être conservé une certaine souplesse, qui aurait autorisé le développement d'une moitié de femelle à partir d'un seul chromosome Z au lieu de deux. J'attends l'autopsie avec impatience.
(vu dans Science)
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