Les mystères de Deinococcus radiodurans dévoilés
L'article sur Deinococcus radiodurans vous avait sûrement intrigués, du fait des stupéfiantes et non moins mstérieuses caractéristiques de cette bactérie. C'est bien légitime. C'est dans l'équipe de Miroslav "Miro" Radman, affiliée à l'INSERM et sise à la faculté de l'hôpital Necker que les bases moléculaires de l'étonnante résistance de Deinococcus ont été découvertes. Dans leur article1, récemment paru et commenté dans Nature (excusez du peu), il rappellent que la résistance aux radiations de Deinococcus est probablement un sous-produit de sa résistance à la dessication (scoop Bacterioblog) qui aboutit à des cassures de l'ADN (tout comme les radiations ionisantes et un paquet de poisons). Pour simplifier, disons que Deinococcus est capable de remédier à des cassures de son ADN pourvu que les fragments soient plus longs que 10 000 paires de bases seulement (contre 500 000 pour E. coli) grâce à plusieurs propriétés :
1-les copies de son génome qu'elle conserve (le chromosome et les mégaplasmides sont présents en 4 à 12 exemplaires);
2-une réplication intense de l'ADN, similaire à une PCR car les fragments d'ADN y jouent un rôle d'amorces;
3-des fonctions de recombinaisons permettent de réassembler un chromosome en partie neuf (n'hésitez pas à demander des précisions dans les commentaires).
Il est étonnant que toutes ces caractéristiques ne soient pas nouvelles individuellement, mais Deinococcus radiodurans, "l'étrange baie résistante aux radiations", les combine et les exploite à fond pour survivre, ce qui illustre encore une fois le "bricolage moléculaire" et le pouvoir de l'évolution.
J'ai déjà évoqué les possibilités d'application d'une bactérie au tel potentiel ; l'identification des bases moléculaires de ce potentiel permettrait d'exporter ce système chez une autre bactérie d'intérêt. Je lance donc dans les commentaires ci-dessous un concours d'innovation où la meilleure application des talents de Deinococcus sera récompensée par mon admiration.
1-les copies de son génome qu'elle conserve (le chromosome et les mégaplasmides sont présents en 4 à 12 exemplaires);
2-une réplication intense de l'ADN, similaire à une PCR car les fragments d'ADN y jouent un rôle d'amorces;
3-des fonctions de recombinaisons permettent de réassembler un chromosome en partie neuf (n'hésitez pas à demander des précisions dans les commentaires).
Il est étonnant que toutes ces caractéristiques ne soient pas nouvelles individuellement, mais Deinococcus radiodurans, "l'étrange baie résistante aux radiations", les combine et les exploite à fond pour survivre, ce qui illustre encore une fois le "bricolage moléculaire" et le pouvoir de l'évolution.
J'ai déjà évoqué les possibilités d'application d'une bactérie au tel potentiel ; l'identification des bases moléculaires de ce potentiel permettrait d'exporter ce système chez une autre bactérie d'intérêt. Je lance donc dans les commentaires ci-dessous un concours d'innovation où la meilleure application des talents de Deinococcus sera récompensée par mon admiration.
1. Ksenija Zahradka, Dea Slade , Adriana Bailone, Suzanne Sommer, Dietrich Averbeck, Mirjana Petranovic, Ariel B. Lindner and Miroslav Radman Reassembly of shattered chromosomes in Deinococcus radiodurans. Nature 443 569-573 (2006).
Toutes mes félicitations à Ariel, à qui ce billet est dédicacé (s'il échoue ici un jour).
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
B
L
R
F
B